Préparer un cours, un voyage, un article ou un événement peut susciter de l’inquiétude et entraîner la procrastination jusqu’à la dernière minute, moment où il n’y a plus le choix et où il faut présenter ce qu’on a, en comptant sur l’inspiration du moment. Certes, certains d’entre nous s’en sortent mieux que d’autres en ayant parfois des idées géniales à la dernière minute, mais, comme il s’agit d’une grande inconnue concernant le résultat final, cela génère énormément de stress, tant pendant toute la période de préparation où nous sommes conscients des délais, que le jour J où la présentation a lieu et où nous devons livrer le fruit de notre travail.
Notre cerveau, dans des situations de stress, est beaucoup plus enclin à faire ressortir des choses déjà vues et entendues plutôt qu’à s’aventurer dans des explorations inédites et originales. Quand il se sent contraint par le temps, il joue probablement la carte de sécurité. Cependant, qu’il s’agisse d’une présentation orale ou d’un travail rédigé à rendre, il est possible de diminuer ces types de stress (celui généré par l’angoisse de la page blanche et celui qui survient le jour J) et d’augmenter la « valeur inspirationnelle » de notre contenu grâce à une méthode en quatre étapes que j’ai baptisée F.L.O.W.
La Méthode F.L.O.W.
J’ai choisi l’acronyme F.L.O.W. car il résume parfaitement l’objectif ultime de cette méthode qui est de donner de l’importance et apprécier à sa juste valeur les bienfaits de ce moment où, profitant de l’avantage de « prendre le temps », nous pouvons nous « abandonner » en donnant libre cours à nos idées sans regarder notre montre ou nous censurer faute de temps. Ce moment de FLOW est ressenti surtout lors de la première phase de notre processus créatif : le free-sketch – la plus confortable en termes de temps, un luxe de liberté créative dont on se prive si on ne se met pas au travail à l’avance. Découvrons les quatre étapes et les bénéfices de chacune en termes de travail insoupçonné de notre cerveau.
Free-sketch – Brainstorming sous forme de premier brouillon
Cette première phase est par définition empreinte d’une grande liberté de création et devrait être exempte de tout filtre. C’est un brainstorming associé à la réalisation de premiers brouillons de notre cours, article ou plan d’événement. Pourquoi est-ce si important de sketcher une première version ? Tout simplement parce que ce premier jet constitue pour notre cerveau une preuve que nous avons déjà réalisé une partie du travail, nous empêchant ainsi de procrastiner sous prétexte que nous ne savons pas par quoi commencer. Il nous sera beaucoup plus facile de revenir à ce premier jet en pensant que tout ce qui reste à faire est de le perfectionner. Au pire des cas, si nous avons un empêchement majeur, nous pourrons « lisser » ce premier jet sans risquer de nous retrouver dans une impasse.
Let-it-grow – Incuber et maturer les idées
Les Beatles chantaient « Let it be ». Nous, nous allons nous autoriser à faire grandir notre contenu – au sens propre et au sens figuré. Grandir en taille, nombre d’éléments, mais aussi en profondeur et en qualité. Si les circonstances nous le permettent – et croyez-moi, c’est souvent le cas – nous revenons régulièrement à notre première version pour y ajouter de nouvelles idées qui nous viennent à tout moment, même lorsque nous faisons autre chose : conduire, attendre dans une file, marcher, faire du sport, etc. Ne pas s’y prendre à l’avance nous prive de ces ajouts précieux et originaux que notre cerveau déniche pour nous à partir de toutes les sources d’inspiration disponibles. Cette phase d’incubation comporte un grand potentiel pour rendre notre contenu inspirant pour notre audience.
Organiser – Trier et sélectionner l’essentiel
Peu avant le jour J, nous avons le luxe de pouvoir reprendre tout ce que nous avons récolté jusque-là et de trier ce contenu. Cela consiste à enlever tout superflu pour cet article, cours ou événement et à conserver les éléments écartés pour d’autres occasions. Nous avons le temps de bien les catégoriser et de les dispatcher en fonction des projets auxquels ils correspondent. Cette manœuvre nous économise du temps et de l’énergie en nous permettant d’éviter les pages blanches lors de la création d’autres contenus.
Weave – Donner forme à votre contenu – former votre vague
Décider de l’ordre des éléments afin que la transmission soit fluide rend votre contenu accessible à votre audience, que ce soit une classe, des étudiants, des employés, le public, etc. Ayant travaillé le fond au préalable, nous avons le temps d’embellir notre contenu, de soigner l’habillage graphique, les illustrations, bref, de peaufiner la manière dont notre contenu est transmis. Ainsi, la forme appuie et soutient le message que nous voulons faire passer ou l’objectif à atteindre à travers notre texte, notre événement ou notre cours.
En résumé, en choisissant de nous y prendre immédiatement en créant notre premier brouillon « brainstormé », nous offrons à notre cerveau l’opportunité de « travailler » sur notre contenu et de nous apporter de nouvelles idées alors que nous faisons autre chose. En revanche, en nous y prenant à la dernière minute, non seulement nous nous exposons au stress de ne pas avoir préparé notre contenu et de présenter sans savoir exactement où nous allons, sans fil conducteur solide et original, mais nous nous privons également des bénéfices de la phase de maturation. Nous nous privons d’élever notre contenu à un autre niveau, d’augmenter sa « valeur inspirationnelle » et son originalité. Bref, nous nous privons de la possibilité de former notre vague.
Cet article participe à l’évènement “comment créer du contenu qui inspire votre audience ?” du blog Blogueur Pro. Vous pouvez y trouver entre autres des articles décortiquant les différents types de communication dont vous pouvez vous inspirer pour renforcer le message que vous voulez passer avec votre contenu inspirant.
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